Mardi 30 juillet : pas le jour...

Sur le chemin du retour de la pension, et même là-bas en le regardant dans son pré, ma tête s'est remplie de questions face au comportement d'Ulrich. A-t-il réellement peur ou est-ce juste qu'il n'a pas envi? Est-il incapable de tenir en place ou juste capricieux? Est-il têtu comme une mule ou je m'y prends comme un manche? J'essaye d'appliquer le renforcement positif mais que faire quand il ne va jamais dans la bonne direction? qu'il ne tient pas en place une seconde?

Pourtant ça n'avait pas trop mal commencé : sorti seul de son pré quand je lui ai ouvert la porte (il est venu de loin quand je l'ai appelé) il a mangé son seau tranquillement pendant que je lui faisais le pansage. Une fois qu'il a eu fini j'ai pu terminer le pansage ou presque... Là le petit démon a commencé à sortir de sa boîte faisant les cent pas devant sa porte, piétinant mes affaires au passage comme s'il ne les voyait même pas. 

Je décide donc de mettre le licol pour finir à l'herbe : en mangeant il sera plus tranquille? Une jolie galère pour traverser ce fameux pré que nous avons passé tant de fois. J'ai dû recommencer à le faire tourner autour de moi jusqu'à ce qu'il descende en pression et arrête les demi-tour. A côté de ça il a pas trop mal passé la deuxième porte et a mis directement la tête dans l'herbe. J'ai alors lâché la longe comme les dernières fois sauf que Monsieur "idée fixe" a fait son come back en mode "je veux absolument aller brouter entre le fossé et la clôture" (pour rejoindre mon parc à moi avec mes potes dedans?) Je l'ai enlevé plusieurs fois et j'ai terminé mon brossage avant d'attaquer les pieds. Là nouvelle bataille : je sais que j'ai fait l'erreur de le brosser avant (ça ne le grattait plus donc plus de raison de m'aider). J'arrive à faire les deux postérieurs avant qu'il m'écrase le pied et commence à tournicoter. 

Du coup j'ai laissé les affaires en place et j'ai décidé de l'embêter en allant plus loin : là encore impossible qu'il tienne en place. Je demande juste 30 secondes à brouter au calme pour le ramener... Mais non il m'a traînée vers les vignes, a fait pas mal de demi-tours et j'ai dû me contenter d'une pseudo écoute avant de rebrousser chemin. J'allais perdre patience donc bon j'ai stoppé cet exercice mais ne me suis pas arrêtée là pour autant car il fallait que je cure les antérieurs côute que coûte (cela m'a coûté un deuxième écrasage de pied, et bien comme il faut celui là). J'ai donc mis chouchou à l'attache (même si sur le coup je ne l'appelais pas trop chouchou mais plutôt "pti con". Premier antérieur sans trop de problème mais après Monsieur en a eu marre ou je ne sais quelle mouche l'a piqué. Impossible de faire correctement le dernier pied. J'ai essayé de faire autre chose, de le calmer mais non Monsieur enchaînait les jambettes en alternant avec des grattages de sol tout en se déplaçant à droite et à gauche. J'arrivais à attrapper son pied mais si je le maintenais fort (car j'étais un peu /très agacée à force) il sautillait en prenant appui sur moi quitte à tomber. 

Est-ce qu'il me connaît trop bien et sait que j'ai peur qu'il se fasse mal? 

Je l'ai rentré et l'ai "boudé" un moment ; il a fini par revenir tout doucement. J'ai quand même pris les quatre pieds pour la forme (juste quelques secondes) avant de lui donner ses carottes. Il a boudé son pamplemousse : à peine a-t-il manger un morceau et encore il ne s'est pas jeté dessus (j'ai dû mal le choisir Colette, ou alors c'est meilleur quand tu lui donnes). Les autres l'ont terminé et ne se sont pas fait prier alors qu'ils n'apprécient pas tous l'orange.

Ce n'était pas le jour et je suis partie même si le maréchal devait passer car je crains qu'il ne soit pire en ma présence qu'en mon absence. Je vais pouvoir cogiter un moment, tout en espérant que c'était juste un jour sans...